1939 - 1945
Suites et compléments

En complément du livre MATRICULE 185785 vous trouverez dans ce champitre certains aspects restés secrets car probablement trop douloureux à évoquer pour Pierre Johnson ou bien TOP SECRET à l'époque. Ces données sont aujourd’hui accessibles grâce à l’immense travail de conservation des archives de guerre entrepris tant en France par le Ministère de la Défense, qu’en Allemagne par le Service International de Recherches (I. T. S.).

Pour ceux que cela intéresse, il suffit d'envoyer un e-mail à shd.davcc.caen@gmail.com pour le Ministère de la Défense et à email@its-arolsen.org pour le Service International de Recherches, en fournissant le maximum d'informations à propos du parent que vous recherchez. Un accusé réception de votre demande est immédiat, le résultat des recherches demandées peut prendre plusieurs mois selon l'organisme qui traite la demande de renseignement et selon votre lien de parenté.

Après la seconde guerre mondiale la France se réorganise (voir page 97 et suivantes du livre), le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre met en application la loi n° 48-1251 du 6 août 1948 intitulée STATUT DÉFINITIF DES DÉPORTÉS ET INTERNÉS RÉSISTANTS - décret n° 49-427 du 25 mars 1949.

Article premier :
La République Française reconnaissante s'incline respectueusement devant la mémoire des martyrs de la barbarie nazie et fasciste qui ont contribué à sauver la patrie, salue leurs familles et rend hommage aux rescapés de la Résistance dont elle proclame les droits.

Extrait du texte publié au Journal Officiel


Aujourd'hui le dossier de Pierre Johnson, mon père est accessible. Une partie est librement communicable, reçue le 26 janvier 2016, une partie est consultable sur place. Je me suis donc déplacée au service des archives du Minsitère de la Défense à Caen, le 11 février 2016, pour consulter deux chariots d'archives que l'équipe m'avait préparée. Une équipe aux petits soins qui m'a aidée à comprendre certains documents écrits en allemand. Pendant 8 heures de consultation non-stop j'ai pu récupérer informations, fiches, registres et autres documentations qui n'apportent rien de fondamentalement nouveau aux documents d'archives personnelles en ma possession mais qui viennent les compléter. Un grand MERCI à toute l'équipe.

Suites et compléments du livre :
NEUBRANDENBURG - Stalag II A
REIMS - La prison Robespierre de la Gestapo
COMPIEGNE - Camp de transit Royallieu
AUSCHWITZ - Camp d'extermination
BUCHENWALD - Camp de concentration
FLOSSENBÜRG - Camp de concentration
DACHAU - Camp de concentration


Après la libération du camp de concentration de DACHAU par l'armée américaine Pierre Johnson part quelque mois se faire soigner dans les Pyrénées. Voici une partie du dossier reçu le 26 janvier 2016 du Ministère de la Défense. Il s'agit du dossier traité par le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre pour faire valoir les droits de Pierre Johnson. Dossier constitué le 7 mars 1950, après 8 mois d'enquête, le titre de DÉPORTÉ RÉSISTANT est attribué à Pierre Johnson le 17 novembre 1950. Le Général de Gaulle avait déjà rendu hommage à mon père le 1er septembre 1945 (voir page 102 du livre), cette reconnaissance devient donc Nationale.

 

ÉMOUVANTS TÉMOIGNAGES | MYSTÈRE DU CONVOI DU 27 AVRIL 1944


Carte de Déporté Résistant - 17 novembre 1950 (voir page 110 du livre).


Demande attribution titre
Déporté Résistant page 1

Demande attribution titre
Déporté Résistant page 8

ÉMOUVANTS TÉMOIGNAGES

L'état de santé de Pierre Johnson est tel qu'au retour de Dachau il fait un séjour de repos de trois mois à Arudy dans les Basses-Pyrénées, département où habite sa belle-famille, chez laquelle il vivra un certain temps avec sa femme et sa mère avant de retourner à Paris. (Voir page 96 et suivantes du livre). Durant son séjour une correspondance s'échange avec ses agents du réseau SR KLEBER, ses amis de la prison Robespierre à Reims, ses amis de déportation, en un mot tous ses compagnons d'infortune côtoyés durant 6 années de guerre. Les ayant moi-même fréquentés après la guerre, je peux vous dire qu'ils étaient nombreux, tous unis jusqu'à la mort par un lien solide et indestructible : la fraternité.

Les huit pages du dossier sont accompagnées de nombreuses pièces justificatives dont les extraits extrêmement émouvants de ces lettres reçues par Pierre Johnson depuis son retour de déportation le 16 mai 1945.

Voici une sélection de ces remarquables témoignages.

L'abbé Georges Carré, curé de la Chaussée-sur Marne, fut compagnon de cellule à la prison de la Gestapo de Reims (Voir page 89 et suivantes du livre).

    • Extrait lettre du 22 juin 1945 :
      .../... Si tu viens dans la Marne, ne manque pas de venir me voir, tu sais comment tu seras reçu...
      ... Mon bon Pierre, comme un temps de notre vie commune, je te redis toute mon affection...
      ... Remercions Dieu de t'avoir ramené parmi nous.../...

Armand Charrié, Commissaire de Police à Chaumont, a remis en main propre, en 1941, les vrais faux papiers à Pierre Johnson alias Colonel Pierre Jouffroy (Voir page 78 du livre).

    • Extrait lettre du 26 juin 1945 :
      .../... Nous avons eu le temps, dans nos cellules, et toi dans ton bagne encore de nous habituer à la mort et je suis sûr que ta seule pensée, toi qui en a fait tant, fut de regretter comme moi qui en a fait peu, de n'avoir pas fait davantage...
      ... ce que j'ai fait à ton service n'est rien...
      ... Je sais aussi l'admirable conduite que tu as eu non seulement en prison, mais au camp...

Les témoignages des agents de renseignement qui ont fait parti du réseau de Pierre Johnson (alias Jouffroy) SR Kleber (Voir page 78 et suivantes du livre).

    1. Extrait lettre du 15 juin 1945 de Gaëtan Gaullier d'Epernay :
      .../...Ici, entre nous, nous parlions souvent de vous et je dois vous avouer que nous étions inquiets; nous n'avons cependant jamais perdu confiance et avons bien prié pour vous...
      ... Je puis également vous dire que, lorsque nous avons appris par Percy votre arrestation quelques jours après qu'elle s'était produite, je n'étais pas très tranquille, et j'avais pris mes dispositions en vue d'un départ forcé ! Heureusement, je n'ai pas été inquiété.../...
    2. Extrait lettre des 3 et 26 juin 1945 de Marcel Adrian, Frère Archange Directeur de l'Ecole des Frères à Epernay :
      1 .../... J'ai parlé de vous à Monsieur Gaullier. Je lui ai dit comment vous aviez souffert pour ne pas dire un mot qui puisse le compromettre. Il en a eu les larmes aux yeux et vous en sera toujours reconnaissant, car il s'attendait à tout instant d'être pris lui aussi.../...
      2.../... Permettez à votre ancien compagnon de cellule de Robespierre de venir troubler votre repos et vous embrasser pour vous féliciter de votre heureux retour parmi les vôtres. Je puis vous assurer que, pas un jour, je ne vous ai oublié, et que votre retour me transporte comme s'il s'agissait de mon propre frère...
      ... Ici, élèves et maîtres, tous vous connaissent comme un héros... tous les jours on m'a demandé si ce cher Pierrot était revenu.../...
    3. Extrait lettre du 26 juin 1945 de Louis Percy de Reims
      .../... C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai reçu un mot de vous confirmant l'heureuse nouvelle de Madame votre mère que vous aviez pu résister à cet enfer de Dachau... Je comprends que maintenant et plus que jamais vous ayez ces bandits en horreur. Heureusement que le moral que je vous connais vous a permis de résister.../...
    4. Extrait lettre du 22 juin 1945 de S. Schmit de Saint-Dizier :
      .../... Enfin, le principal est d'avoir sauvé sa peau, et je me permets de vous dire que vous venez de loin. Vous rappelez-vous notre espoir et le gueuleton de la fin ? Maintenant, nous n'avons plus qu'à le réaliser ! Aussi, je serais heureux d'avoir de vos nouvelles et surtout de vous revoir car j'aurai encore beaucoup à vous dire; je crois que nous n'avons pas fini et que ce n'est que le commencement; et c'est avec plaisir que je voudrais me rendre encore utile.../...
    5. Extrait lettres du 10 juin et 7 juillet 1945 d'Arthur Flamerion, directeur du "Petit-Champenois" à Villiers-le-Sec :
      1 .../... mais je ne vous traduis pas tout ma pensée, je vous dis aujourd'hui toute la fierté que j'ai éprouvé et que j'éprouve d'avoir servi à vos côtés dans une période difficile et bien pénible.../...
      2 .../... Nous vous souhaitons un complet rétablissement et nous voudrions qu'il soit proche. Lorsque vous serez remis des souffrances endurées dans les bagnes nazis, nous voudrions bien que vous veniez à Chaumont, mais il serait bon que vous voyiez votre camarade de la prison de Reims le premier ou encore Monsieur R... Ces deux dévoués de l'organisation de résistance que vous avez créée en Haute-Marne vous diront des choses qui vous surprendront.../...
    6. Extrait lettre du 8 juin 1945 de Cronier de Sens dans l'Yonne :
      .../...Et je souhaite ardemment que vous puissiez retrouver bientôt votre activité car, comme vous le dîtes, la France a grand besoin d'énergies et de dévouements...
      ... il me tarde de vous revoir.../...

Pierre Johnson a partagé la cellule de la prison de Reims avec le compte Paul Chandon des champagnes Moët & Chandon, puis ensemble ils sont déportés à Auswitch. Le champagne pétille pour Pierre au retour de Dachau. (Voir page 89 du livre)

    1. Extrait lettre du 1er juin 1945 de René Sabbe Directeur Maison Moêt & Chandon à Epernay :
      .../... Tu as été à Reims l'ami le plus incomparable, le militant le plus magnifique, le guide le plus sûr pour nous tous, jamais je ne t'oublierai.../...
    2. Extrait lettre du 13 juin 1945 de Jean Couvreur Directeur Maison Mumm & C° à Reims :
      .../... J'ai été très heureux de recevoir de vos nouvelles et très ému de penser qu'après tant de risques et de difficultés, vous avez fini par sortir indemne de ce bagne de Dachau; je souhaite que vous puissiez retrouver votre parfaite santé le plus tôt possible.../...

     

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MYSTÈRE DU CONVOI DU 27 AVRIL 1944

 

Parmi les pièces jointes au dossier du Service Historique du Ministère de la Défense se trouve un document qui m'interpelle particulièrement à propos de l'origine du convoi du 27 avril 1944 parti du camp de transit de Compiègne, avec 1760 détenus politiques de toutes régions de France, pour arriver au camp de concentration d'Auschwitz, c'est là que Pierre Johnson devient MATRICULE 185785 (Voir page 92 et suivantes du livre).

Compte tenu de l'activité de mon père, s'il valide ce genre de renseignement c'est qu'il en connaît parfaitement la source.

MARICULE 185785 est un numéro issu d'une série qui va de 184936 à 186570 soit 1634 numéros pour 1760 voyageurs, 126 manquent à l'appel, ils sont morts pendant le voyage où fusillés à l'arrrivée pour ceux qui sont sortis du rang. Une liste de numéros attibués sur un critère alphabétique, à la lettre J, après "Ja..." et "Je...", on trouve "Jo..." comme "Johnson" rebaptisé MATRICULE 185785.

Johnson n'est plus qu'un numéro qui change de matricule au fur et à mesure de ses transferts
CAMPS
MATRICULES
COMPIEGNE/Royallieu
31548
AUSCHWITZ
BUCHENWALD
54574
FLOSSEBÜRG/Hersbruck
9823
DACHAU
151783

LA SUITE PROCHAINEMENT

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